Le voyage ou « Le Tour de France »
Le mot voyage vient du latin viaticum, dérivé de via « route ».
Au début du XII éme siècle, le substantif masculin voyage, orthographié,(veiage) s’emploie surtout pour designer un pèlerinage, une croisade ou une expédition : entrer en veiage, signifie se mettre en chemin. Le voyage est souvent un déplacement sur une longue distance, effectué dans un but précis, religieux (pèlerinage) scientifique, économique, politique, affaires ou vacances).
Se former chez les compagnons avec la Cayenne Itinérante, c'est d'abord "voyager la France", pendant plusieurs années, pour aller à la rencontre de ceux qui pratiquent le métier, de différentes manières. Pendant son Tour de France, qui peut comporter des étapes à l’étranger, l'itinérant acquiert, en changeant d'entreprise une ou deux fois par an, une expérience humaine et professionnelle considérable. Il fait l'apprentissage de la mobilité et de l'adaptabilité. Il découvre par l'expérience les réalités du monde. Le voyage est bien le fondement de l'identité compagnonnique.
« Il est bon de voyager quelques fois; cela étend les idées et rabat l’amour-propre. »
(Sainte-Beuve)
Au bout du voyage l’initiation…
A la Cayenne Itinérante, un jeune est aspirant de fait tout au long de son Tour de France, avant de se présenter aux épreuves de la Réception. L'impétrant reçoit alors de ses pairs sa couleur frappée des symboles de son état, de son engagement et de ses devoirs, ainsi que sa canne, instrument du voyage, symbole de l'itinérance. C'est le point de départ de sa vie d'homme, au cours de laquelle il s'efforcera d'associer l'être au métier et à la cité. L'itinérant s'élève peu à peu, par l'étude et l'ascèse du travail : en transformant le matériau de base en objet utile et beau, il se transforme lui-même et acquiert la maturité. Aspirant devient Compagnon au cours d'une cérémonie, pendant laquelle il présente une pièce de réception : son chef-d'œuvre. Le cheminement compagnonnique est un véritable parcours initiatique, avec ses cérémonies, ses rites, ses secrets, ses épreuves.
Le Chef-d’oeuvre : sa vie
C'est le travail de réception, "l'œuvre capitale", qui atteste les compétences que le compagnon a acquises au cours de ses années de voyage et d'apprentissage. On juge non seulement la maîtrise technique, mais aussi le comportement de l'Aspirant face aux difficultés du métier, sa patience et sa ténacité. La présentation de ce travail, pour être reçu Compagnon par ses pairs, n'est pas une fin en soi, mais plutôt une étape de son parcours, un nouveau point de départ : l'engagement du Compagnon n'est-il pas de faire de sa vie un chef-d'œuvre, une vie de paix, de travail et d'étude.
Enfin, le Compagnon fini, Premier Compagnon ou rouleur est celui qui prend des responsabilités au sein de la Cayenne : il est reconnu par ses pairs au cours d'une cérémonie spéciale appelée finition. "Le Compagnon fini est l'homme dont la conscience est ouverte à l'homme."
Voir aussi : RECRUTEMENT